Pour qui ? Ceux qui rêvent d'attaquer les lundis au soleil (et les mardis, les mercredis...)
Plat culte ? Un plat de betteraves jaunes, burrata, cébettes et coriandre (8 €) qui donne envie de se dorer la pilule au soleil.
Si le tout Paris semble avoir été gangréné par l'inflation du prix des plats et l'hipsterisation de masse, certains établissements résistent encore et toujours au phénomène. Loin, très haut sur les collines de Belleville, un resto bien nommé Moncœur s'érige parfaitement en héraut de l'authenticité. Bien que le lieu possède de solides arguments – une terrasse maousse aux abords de la ruelle pavée et une vue pleine gueule sur toute la capitale à faire bander les concepteurs de cartes postales –, c'est surtout l'ambiance villageoise qui fait le plus exploser notre jauge de satisfecit.
Dans une déco joliment foutraque mêlant chaises design et papier imprimé, l’établissement pousse à fond l'adage du simple mais efficace. Version bougrement bonne : démarrage avec un plat de betteraves jaunes, burrata, cébettes et coriandre (8 €) qui donne envie de se dorer la pilule au soleil. Accélération avec un bœuf parfaitement mariné et sa purée de carottes à nous faire aimer la patrie. Et finish bien coquin avec un entremet chocolat et chantilly dulcey. Le tout est cornaqué par un talentueux duo de jeunes toqués (ex-Fréchon, Senderens…) qui semble nous rejouer pépouze le refrain de Kool Shen, "L'avenir est à nous”. Au milieu d’habitués du coin, le proprio – sosie sympathique de David Bowie – s’accoude à notre table pour nous déverser son flow d’anecdotes. On le voit serrer la patte à son petit monde et filer des plats aux commerçants voisin. Qui a dit que la vie de quartier n’existait plus à Paris ?