Neva Cuisine se cache au bout d'une petite rue du très chic 8e arrondissement. Une belle devanture vitrée en angle, à travers laquelle on devine une salle élégante dans les tons de gris et de bois. On entre dans une pièce très haute de plafond, d'où pendent de jolis lustres modernes. Une impression de grandeur se dégage, on respire, tout est là pour que notre dégustation se passe dans les meilleures conditions possibles.
Ici, la chef mexicaine Beatriz Gonzalez propose une cuisine néo-bistrot. On y retrouve les mêmes produits de base que dans la plupart des bistrots français (foie gras, cèpes, maquereau, ris de veau, etc.), mais travaillés complètement différemment. On nous sert des compositions extrêmement légères, dans lesquelles les surprenants mariages de saveurs inconnues règnent en maîtres. Comme exemple cette entrée de maquereau mariné au soja et galanga, déclinaisons de radis « red » et « green meat », jus frais de céleri. L'intitulé intrigue et l'assiette ne déçoit pas. Et même le foie gras au naturel prend une dimension nouvelle grâce à sa fine gelée citronnée. En plus, les jolis dressages, contemporains et précis, amplifient le plaisir de la dégustation.
En revanche, on est un peu moins convaincu par les plats de poissons, assez fades. Heureusement que la délicieuse garniture du cabillaud vient réveiller nos papilles. Quant au rouget à la plancha, il manquait globalement d'intérêt et de goût. Dommage. Il faut dire qu'avec un menu entrée-plat à 37 €, on s'attend à être époustouflé du début à la fin. Ou, faute de mieux, à avoir une assiette un peu plus copieuse. D'ailleurs, on notera que les prix ont sensiblement augmenté depuis l'ouverture de l'établissement (29 € avant pour une entrée et un plat, et 39 € pour un menu complet, aujourd'hui à 44 €). Sûrement une conséquence du succès du restaurant, qui ne désemplit pas.
Heureusement le repas se termine bien avec un dessert inventif et délicieux : « Eclats de banane, caramel cacahuètes, crémeux au chocolat lacté. » Aussi gourmande que joliment présentée, cette création correspond beaucoup plus au niveau qu'on attend dans un tel établissement. On repart donc un peu mitigé, mais avec l'envie d'y retourner pour donner une nouvelle chance aux plats.