Une façade noire, des bouquets Castor-Fleuriste, des luminaires façon masque en or signés Jenna Kaes… En franchissant la grosse porte d’Ojii, la très chic adresse germanopratine d’Arthur Cohen et Olivier Leone, on a l'impression de pénétrer dans une cover d'AD Magazine. À peine arrivés, on zigzague comme on peut entre les tables à touche-touche dans la pénombre d’une salle laquée vermillon, quelque part entre le club échangiste pompidolien et l’izakya feutré. La meilleure place ? A l’étage, dans un espace aussi bas de plafond qu’un hôtel capsule à Shibuya.
Yuji Mikuriya – ancienne fine lame de Guilo Guilo – déroule des nipponités parfaitement exécutées mais facturées pour la haute : impeccable sushi de thon gras (9 € l’unité, avec un supplément caviar, ça grimpe encore !) au poisson hypertexturé ; carpaccio de thon (27 €) d’une fraîcheur remarquable, alangui sur un mélange détonant d’œufs de poisson et wasabi, et coiffé de dispensables chips de topinambour ; délicieuse anguille mouillée de sauce teriyaki avec condiment air noir et umeboshi (36 €) et, enfin, tarte au chocolat topée d’une cuillère à café de caviar (25 €) – trop froide pour être tendre et s’approcher de l’originale (celle de Bruno Verjus chez Table).
Pour faire glisser ces délices – et faire grimper l’addition jusqu'au Fuji ? Une bouteille de macération de Radikon (120 €) sélectionnée par Anabelle Berthelemot, un cocktail Negronii San (gin Akayane, umeshu et vermouth, 18 €) ou une coupe de Drappier (18 €). Si vous aimez les lieux branchés et la cuisine délicate, voilà le parfait endroit pour fêter la clôture de votre PEL.