Un ancien du KGB passe à la casserole ! Rien à voir avec les services secrets soviétiques et leurs agents patibulaires, on parle ici de feu Kitchen Galerie Bis, succursale gastronomique de l’immense chef William Ledeuil. L’adresse a changé de main, c’est désormais le trentenaire Martin Maumet, l’un des meilleurs padawans du Jedi Ledeuil, qui nidifie ici. Il a relifté (joliment) la salle en néo-bistrot distingué qui affiche un net penchant automnal avec nom de circonstance, tons ocres et bouquets d’épis séchés.
On s’attend donc à une formule dej (39 €) au laser. Elle débute par trois gracieuses petites entrées qui ne se présentent pas en arrivant sur la table (le garçon était-il un agent des services discrets ?) mais on devine du bœuf sur un jaune d’œuf confit, une eau de tomate lestée d’anguille fumée et de la truite frayant avec haricots verts et melon. Le plat de quasi et paleron de bœuf à la basque, tout en nuances compotées (abricot, aubergine, maïs), se montre aussi fauviste à l’œil que introverti en bouche, manquant de relief (et d’acidité?). Même impression de sourdine pour le dessert où les figues confites, la crème glacée et le chocolat auraient mérité d’assumer davantage le piment pourtant annoncé dans l’intitulé.
Bref ce midi-là, tout semblait en rodage : les assaisonnements timides, l’attention au client à ajuster et les fromages trop froids (+14€), sortis du frigo à la dernière seconde... En même temps, visiter Oktobre en septembre, n’est-ce pas être en avance sur la saison ? Gageons qu’une fois recalée sur le calendrier, tout rentrera dans l’ordre dans cette adresse prometteuse.