Stop (ça veut dire stop en coréen), la gastronomie du pays du Matin-Calme ne se limite pas à de la street food ou à des barbecues en bande. La preuve avec Oma (« maman »), chic restaurant de l’hôtel Château des Fleurs où la cheffe Ji-Hye Park, qui a déménagé du 9e pour poser ses fermentations dans le Triangle d’or, déploie recettes de là-bas et twists asiatiques (comme cette tartine briochée de tartare pimenté et de parmesan rapé). Le cadre, dessiné par l’atelier Quintana Partners, pousse à fond les potards du cosy : moelleuses banquettes grège, bibliothèque de bois sombre, cheminée cuivrée. Pas la moindre affiche coréenne en vue ni de K-pop en fond sonore.
Voisin avec des cravates discutant optimisation fiscale (le 8e…), on entame avec une belle assiette de kimbap, ces makis coréens, bourrés de maquereau, de ciboulette et de raifort. Une entame iodée et percutante avant un suyuk, des tranches de poitrine de porc bouillies puis saisies au grill, escortées de sucrine braisée et surtout d’une diabolique sauce ssamjang maison au piment bien réglé sur un palais d’Occidental fragile. On la finit sur du pain !
Le dessert, un gâteau à l’aspect mousse au chocolat sous un éboulis de tuiles cacao, fait moins vibrer. Pour être raccord, on peut accompagner ce chouette repas de soju (alcool de riz) ou de cocktails plus ou moins asiatiques (comme ce Cosmopolitan aux framboises coréennes). Dans la (petite) famille des tables coréennes gastronomiques qui comptent, on ne va pas pouvoir omettre Oma.