Curieux (ou douloureusement juste ?) d’adopter, parmi les sept péchés capitaux, l’orgueil comme nom de restaurant plutôt que – au hasard – gourmandise ou envie. La gastronomie parisienne aurait-elle un melon démesuré ? On a peine à le croire ! Mais, allez, reconnaissons qu’Éloi Spinnler, passé par Plantxa de Juan Arbelaez et vedette de l’Insta food avec ses vidéos enlevées (210K abonnés quand même !) a des raisons d’être fier de sa première adresse baroque, décorée par Friedmann & Versace. Installé sous la fresque zodiacale d’une salle acajou, on opte pour la formule midi à 27 €, très bistrot. Une excellente affaire dans ce coin de 11e !
Même sans la poutargue maison (les œufs de mulet n’avaient pas été livrés), les asperges vertes électrisées d’une onctueuse sauce grenobloise tapent juste, aidées par le crousti d’une panure faite avec le pain de la veille. L’agneau confit se mange à la cuillère, accompagné de paillassons de pomme de terre (un peu grassouillets), de salicorne et de quelques éclats de noisettes. Une pavlova aux fraises termine avec éclats (de meringue) cette efficace pause déj. Dans une pièce cachée, ouverte sur la cuisine tous les soirs et au déjeuner du jeudi au dimanche, le menu se gastronomise en cinq ou sept étapes. Ce serait pécher de ne pas retourner tester.