Pour qui ? Les ambassadeurs du bon goût et de la bonne chère.
Plat culte ? Le gâteau au chocolat décadent, servi directement de son plat de cuisson à l’assiette (12 €).
Installé depuis 2016 dans le 17e chicos, côté bureaux et ambassades, le normand Christophe Saintagne (Crillon, Plaza Athénée, Meurice) réussit le pari de remplir midi ET soir son loft lumineux aux banquettes camel et tables en chêne. Dans les assiettes, une cuisine de haut-vol, une formule déj à 28 et un menu à 36 €, qui ferait sortir les plus frileux de leur chrysalide.
Le chef fait la part belle aux assaisonnements et envoie en entrée un généreux carpaccio de saint-jacques (22 €), mêlé au croquant des radis et à l’amertume du cédrat. La sauce tosazu (vinaigre de riz, dashi et bouillon de bonite) sublime le mollusque, tandis qu’un bouillon épicé acoquiné de quelques lamelles de champignon cru vient tonifier de tendres ravioles de canard, juste saisies (22 €).
L’association terre/mer du tonnerre est à chercher du côté des plats avec le cochon fermier « en promenade à Utah Beach » (24 €). Une grande bouffée d’air frais entre le croustillant de la viande, le tartare d’algues dans lequel se sont nichés quelques bulots et la sauce aux huîtres – néophytes s’abstenir.
On ne repart pas sans goûter au luxe régressif du gâteau au chocolat apporté à table dans son plat de cuisson, à napper d’une crème crue menthe/cardamome (12 €). Pour digérer l’addition, un peu salée à cause du jaja, pas donné mais bien sourcé – 10 € pour un verre de corbières blanc Les Chemins, même sans sulfites, ça fait mal – on opte pour un espresso signé L’Arbre à Café (4 € tout de même), à siroter avec une madeleine maison toute chaude.