Gianmarco Gorni et Hubert Niveleau ont donc réussi à mettre le Perchoir à leur Botte. Après Vecchio et le succès phénoménal de sa cuisine festivo-italo-ricaine chez les planneurs stratégiques du quartier, voilà donc son petit frère Piccolo, installé sur le même palier au 6e étage, dans l’ex-Petit Club.
Le concept de cette élégante salle béton, inox et canapés 70’s mandarine ? Une revisite des aperitivo comme à Turin ou Milan à faire couler avec une carte de cocktails italiens à la pression (Negroni au mezcal, Campari soda, Garibaldi… dispo en bouteille d’un litre) et des snacks (œufs mayo et caviar, panini au provolone format croque-monsieur). Il s’agit surtout d’accueillir les résas qui se chauffent en attendant le 2e service chez Vecchio (avec une assiette de Pringles oignon et caviar à 58 € !), avant de revenir y danser après le dessert quand l’autorisation de nuit sera de retour.
Ce soir-là, nous avons testé le menu dégustation servi à la grande table commune ou au comptoir face aux cuisiniers. Toujours la même manie, Gorni : un pied dans la street, un autre dans la gastronomie. Ainsi dans le menu en sept assiettes (facturées 68 €, ouch) on croise un twist de tramezzino (où le pain de mie est mêlé à du colin) à tremper dans du ketchup industriel, un feuilleté à la Knacki (oui, comme dans les recettes de Pomme d’Api…) coiffé d'une sauce moutarde joliment sucrée mais aussi de la ventrèche de thon marinée au ponzu et du caviar (vraiment bon) ou un micro-panino sous un éboulis de truffe (sans grand intérêt). L'assiette de fregola, jus de viande et moule (ingrédient adoré du chef) se montre trop salée, dommage. Le canard tonnato aux câpres frites remonte nettement le niveau même si la présentation sur du papier fait plus gimmick qu’autre chose. Bref, une cuisine personnelle et originale à défaut d'être toujours précise ou bon marché. Tout dépend de vos priorités pour un dîner.