Les amateurs de danse contemporaine connaissent bien la Ménagerie de Verre, lieu expérimental installé dans une ancienne imprimerie depuis 1983 d’où ont éclos Régine Chopinot ou Boris Charmatz. Désormais, ce havre de béton blanc a tout pour devenir aussi le rendez-vous des déjeuners végétariens de haute volée, avec des prix plus ajustés que le collant d’un danseur étoile (17 € la totale !). Merci qui ? Merci Julie Bavant, ex-cheffe volante passée par l’Arpège qui déroule ici une superbe formule déjeuner en direct du marché, sans viande mais avec un max de goûts.
Installés sur du mobilier en contreplaqué de bouleau dessiné par Matali Crasset, entourés des artistes en pause méridienne, on débute avec un scotch egg croustillant comme il se doit, surmonté d’un électrisant ketchup de betterave dont on pourrait vider des gourdes. Puis un börek, spécialité turque, un cigare de pâte phyllo fourré de ricotta fumée et de poireau cuit au four. Une assiette replète qui ne va pas devenir la star de votre fil Insta mais pleine de textures et de saveurs.
Le déjeuner se termine avec un gâteau renversé à la rhubarbe, chapeauté d’une crème fouettée et de traits de sirop de géranium au délicat goût de rose. On ressort ravi et repu. Le seul vrai défaut de cette cantine pépite ? Elle n’est ouverte pour dîner que les soirs de représentation.