Oh, un falso amico : en italien, drogheria ne veut pas dire droguerie mais épicerie. Il y a bien un petit épicier-traiteur posté dans cette rue Léon-Frot (il propose même du minestrone, la meilleure soupe du monde), mais on va plutôt s’intéresser à sa voisine immédiate, la pizzeria homonyme. Là, dans cette mini-salle de huit tables à carrelage vert, Giancarlo Mocci, qui a appris à pizzaioler au Quindici de Julien Cohen et au Bijou de Gennaro Nasti, propose une carte choucarde d’une quinzaine de pizzas napolitaines.
On y croise des classiques margharitas (rebaptisées drogherita), tarifées à un populaire 10 €, ou une quatro formaggi bourrée d’AOP ; mais on opte pour une des recettes plus originales, une savoureuse Commenda à la fior di latte, roquette, bresaola et tomates datterino (en janvier… hum) ébouriffée de piave, le parmesan de Vénétie. Une verrine de tiramisu légère comme la déclaration fiscale d’un Napolitain termine ce rapide et sapide déjeuner transalpin. La carte des boissons fait un rapide tour liquide de la Botte : bière Moretti, Negroni, rouge sicilien Vino del Giorno de Salvatore Marino… Au final, voilà une option italienne vers Charonne, quartier plutôt riche en bistrots parigots.