Par décret révolutionnaire du 28 apérôse, il faudrait au moins un bistrot comme celui-là dans chaque commune de France (avec du gamay remboursé par la sécu idéalement). Le genre d’adresse salvatrice à l’âme vineuse et la terrasse uvéable qui réenchante le menu ouvrier, forte de convictions en faveur des petits producteurs et de la saisonnalité. Dans cette grande chorale qui entonne le cantique des cantines, aux cotés du Café du Coin, Salicorne ou Recoin, on trouve dans le quartier Saint-Blaise ce Ploc, un son mélodieux qui veut dire “joie” en tire-bouchon.
Régenté par Virginie Ratel et Dominique Segall (ancien de la Vierge, autre QG), ce bouclard aussi coquet que kaki affiche au dej une formule à 22 € qui débite de l’ordinaire en barre : salade de harengs-pommes à l’huile de bon aloi ; impeccable risotto aux moules et coques de réfectoire (en beaucoup mieux) ; et en dessert, une tarte Bourdaloue (amandes et poires) tellement casanière qu’on a l’impression de vivre en coloc avec les cuisinier(e)s. En l'occurrence, Mathilde Denuncq le midi et Léo Ait Bahaddou (vu chez Mingway) le soir, qui nous met bien en prime time : œuf pané-mayo au sumac (7 €) ; oignons brûlés-sauce rayu-amandes (8 €) ; tempura de merlu et épinard (17 €)…
Côté cave, on vous lâche dans le nature : blanc de l’Hérault soiffard (5 €), gamay strombolien d’Ardèche (6 €) ou quilles du Beaujolais (35 €), de Loire ou d’Alsace (44 €) pour des rasades entre camarades. Prêt pour une Ploc party ?