Parfois, la critique gastronomique permet de se dérouiller en étymologie. On découvre ainsi que Pristine n’est pas un prénom utilisé avant l’invention du C, mais peut signifier « ancienne » en vieux français ou « sans faute » en anglais actuel. On penche pour cette dernière hypothèse pour ce bistrot très actuel (et très 11e) ouvert par Michelle Primc, venue autant du café que du Luxembourg, et Jérémy Grosdidier, chef passé par le groupe Ducasse.
La salle en jette dans le genre cantine industrieuse avec ses appliques industrielles, ses murs à vif et son vaste îlot boisé. Le service en bleu de travail s’affaire entre la cuisine ouverte et les tables en granito pour apporter des assiettes de saison largement végétales et régionales à des cadres du quartier.
La formule déjeuner à prix gentil (25 €) délivre ainsi une étonnante tartelette de mousse de tonka et noisettes grillées, umamisée par des tranches de champignon de Paris puis une fondante courge rôtie, pickles d’oignon et graines torréfiées sur un édredon de fromage frais pour un beau mélange de texture. Le soir, l’ambiance se veut plus festive avec des assiettes ubiquistes à partager aux intitulés enjôleurs (baba ganoush de poireau, carottes moches brûlées, chou farci…).
La carte des vins fait les yeux doux à la nature (Les Chemins d’Arkose, Olivier Pithon, Mas Magnan…) à tarifs populaires. Pristine ? On la garde.