Mobilier de bistrot en bois sombre, rigolos tableaux de bourgeois du XIXe détournés, carrelage Belle Epoque… La petite salle douillettement lovée dans le passage des Panoramas n’a pas bougé d’un iota depuis son lancement en 2007 par Pierre Jancou, mais elle donne l’impression d’une adresse en place depuis la jeunesse de Balzac. Un rêve de bistrot tout en clair-obscur, comme sorti du Paysan de Paris d'Aragon. Dans sa cuisine ouverte zinc et zellige, aussi imperturbable que le Monte Limbara, le Sarde Simone Tondo envoie depuis 2017 de rassurants classiques italiens, des beautés sorties de la Botte de sa grand-mère (à tarifs ayant bien compris le principe d’inflation).
Un velours de vitello tonnato avec une mayo au thon et câpres qui devrait donner son nom à une école tellement elle fait du bien, puis sérieuse assiette de raviolis à la ricotta pris entre un édredon de velouté au potimarron, un éboulis de saucisse bien viandarde et de délicats shiitakés. A saucer comme un forcené ! Pour les vins, faites confiance à Stéphanie Crockford qui navigue comme personne dans la carte 100 % italienne : verre de catarratto blanc Porta del Vento sicilien (53 € la bouteille) ou rouge calabrais Azienda Agricola Nasciri (40 €)… En dessert molto instagrammable, un sfogliata, un pneumatique feuilleté garni de ganache choco et morceaux de pomme. Ils sont forts ces Italiens.