Il manquait à Paris un resto chinois pour combler l’espace entre le boui-boui du 13e et la vaste institution un peu kitsch genre le Président. Voilà le segment qu’occupe le Red Katz, lancé à l’automne 2024 par trois potes entrepreneuses, Claire Huang, Hélène Ding et Hélène Huang, biberonnées à la cuisine asiatique dans leurs restaurants familiaux respectifs.
Bien à l’aise avec les codes de l’époque, le trio a mis le paquet sur la déco, confiée au Studio Louis Morgan. Finito les lampions rouges et les dragons. Ici, c’est le royaume du marbre couleur onyx, des tissus floraux, des lourdes tentures sang-de-bœuf et des collections de lampes en papier – largement de quoi rassasier votre Insta (et c’est encore mieux au sous-sol à facettes !). Plein les yeux, ok, mais dans la bouche alors ?
Dans la cuisine ouverte, une brigade pléthorique s’active pour envoyer des classiques pan-chinois (canard laqué de Pékin, dim sum de Canton, xiǎolóngbāo de Shanghai). Dans la formule midi (28 €), on entame avec de dodus raviolis wontons baignant dans une gentillette sauce soja. On la retrouve peu ou prou dans l’assiette de poulet gong bao, sucré-salé au piment caréné davantage pour les palais français que sichuanais. Le tout est bien cuit et équilibré mais l’ensemble se montre un peu trop sage. Une adresse sûre pour emmener vos parents ou vos clients sans y laisser un rein (comme au Peninsula) ni craindre de tomber sur des recettes trop étranges.