Le cœur du concours S.Pellegrino Young Chef a parlé ! Simone d’Alonzo, chef romain œuvrant dans le Jura, a remporté le prix Fine Dining Lovers Food for Thought, issu du suffrage en ligne de la communauté Fine Dining Lovers [un site sur l’univers de la gastronomie dédié aux amateurs, ndlr]. Les votants ont eu un crush pour son plat rassurant et sentimental, fortement inspiré de sa Ville Éternelle. Rencontre avec ce cuisinier qui touche la corde sensible des gourmets.
1/ Comment avez-vous commencé à cuisiner ?
Ma passion pour la cuisine est née de manière totalement fortuite. À l'âge de 14 ans, j'ai décidé de fréquenter une école culinaire parce qu'on disait que c'était la voie la plus simple pour obtenir un diplôme, et je n'avais pas envie d'étudier. Je n'étais pas intéressé par la cuisine ; c'était simplement un moyen d'entrer dans le monde du travail. Ensuite, j'ai commencé à jouer du saxophone et j'avais besoin d'argent pour payer l'instrument et les cours. Alors, les week-ends et après l'école, je travaillais comme extra dans des restaurants. C'est là que ma passion est née : je suis entré en cuisine et je n'en suis jamais ressorti.
2/ Que représente le concours S.Pellegrino Young Chef pour vous ?
Le concours représente pour moi un grand défi, une occasion de rivaliser avec d'autres chef(fe)s de haut niveau et de me mettre à l'épreuve. Une opportunité de rencontrer des chef(fe)s étoilé(e)s ou non, et d'être jugé par eux, ce qui est très important dans un parcours de croissance personnelle. Le concours représente une motivation pour continuer dans cette direction, ne jamais abandonner et continuer à bien faire. Enfin, c’est une expérience que je porterai toujours avec moi.
3/ Quelle a été votre expérience personnelle de ce concours culinaire ? Qu’avez-vous ressenti en recevant le prix ?
Ce fut une expérience inoubliable, depuis le premier jour où j’ai décidé de m’inscrire, toutes les épreuves réalisées, la recherche de l’équilibre parfait, le stress durant les cinq heures de compétition, jusqu’au moment de la cérémonie finale. Tout le travail accompli en amont m’a conduit à recevoir ce prix. Je ne m’y attendais absolument pas, mais ça signifie beaucoup pour moi ! Cela montre que de nombreuses personnes ont vu mon plat et ont voté, qu’elles ont découvert mon histoire et m’ont soutenu.
4/ Parlez-nous du plat que vous avez créé pour le concours S.Pellegrino Young Chef.
Le plat que j’ai créé était un hommage à ma ville natale : Rome. Pour moi, c’est la plus belle ville du monde, que j’ai décidé de quitter il y a environ dix ans, à l’âge de 20 ans, pour voyager à travers le monde, vivre de nouvelles expériences et grandir tant sur le plan professionnel que personnel. C’est une recette traditionnelle romaine (la coda alla vaccinara) que ma grand-mère préparait pour moi quand j’étais enfant, et que j’ai revisitée pour en faire un plat adapté à un restaurant gastronomique.
Le plat est composé de cinq raviolis jaunes et rouges (les couleurs de Rome) farcis avec de la queue de bœuf cuite à la cocotte-minute. On y trouve aussi des oignons brûlés, farcis de purée d’oignon et de pignons de pin, avec du céleri et des carottes en pickles, qui sont les ingrédients principaux de la coda alla vaccinara. Au-dessus, il y a une tuile au cacao, car la recette originale inclut des fèves de cacao ! Le tout accompagné d’un consommé de bœuf pour alléger.
5/ Comment voyez-vous votre avenir en cuisine ?
Je vois mon avenir en cuisine comme un chemin en constante évolution, où je pourrais exprimer créativité, passion et dévouement. Je m’imagine découvrir chaque jour de nouvelles cultures gastronomiques, travailler avec des ingrédients de qualité qui racontent une histoire. Passé et futur, innovation et tradition, avec pour objectif d’offrir des émotions et de voir sourire les gens qui goûtent mes plats, entouré des personnes que j’aime le plus et qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.