Pour qui ? Ceux qui veulent faire un pas dans la branchocratie
Plat culte ? Des nourritures internationales (on ne dit plus « fusion » depuis longtemps), mélanges d’influences françaises, italiennes et asiatiques : avocat tartare de thon épicé, nems au poulet basilic thaï, célébrissime Tigre qui pleure...
Il faut d’abord passer les complexités de la réservation (« Ah non Monsieur, on ne prend pas de réservation pour la semaine prochaine, appelez deux ou trois jours avant »), puis l’attente interminable au vestiaire et enfin, avec un peu de chance, une jeune femme à la beauté calculée vous conduira à votre table dans un décor exubérant à l’atmosphère « retour d’Egypte » chère à Jacques Garcia, grand décorateur des lieux.
Architecture mystérieuse faite de coins et de recoins, décor naviguant entre bordel cramoisi Second Empire et bivouac de campagne napoléonienne, tables aussi serrées qu’une revue de la garde, serveuses aux jambes interminables : aucun doute, on est ici dans un endroit à part où le luxe s’exhibe. En y pénétrant, on croirait toucher enfin du doigt sa carte de happy few. C’est vrai que l’on n’a pas tous les jours l’occasion de déjeuner à côté de Vanessa Paradis, de dîner dans l’ombre de Benoit Poelvoorde et de prendre un verre au bar avec Kate Moss dans sa ligne de mire.
Côté assiette, on lève son chapeau. Les nourritures internationales (on ne dit plus « fusion » depuis longtemps), mélanges d’influences françaises, italiennes et asiatiques (avocat tartare de thon épicé, nems au poulet basilic thaï, aubergines grilées burrata, risotto crémeux aux langoustines, côte de veau de lait aux girolles ou célébrissime Tigre qui pleure) assurent franchement. On sent la sélection rigoureuse des produits, l’exécution au cordeau et on applaudit à la performance de sortir autant d’assiettes de qualité pour un public aussi blasé.
Mais comme tout luxe, celui-ci se paye au prix fort. En bel argent (ne comptez pas vous en tirer pour moins de 100 €) et en mépris sournois de quelques serveuses hautaines mais diablement belles. L’Hôtel Costes est bel et bien le temple insurpassé du masochisme parisiano-mondain. Et on a le droit d’aimer ça.
Allez, un petit truc tout de même pour apprécier l’endroit sans hypothéquer les études de vos enfants : attendez les beaux jours, réservez dans le patio et régalez-vous de la vue et d’un des club sandwichs (28 €) les plus savoureux de la capitale.
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