Pour qui ? Une clientèle de bureau. Le soir, l'ambiance est plus chaude.
Plat culte ? Un dos de cabillaud Weight Watchers
Après des débuts chaotiques lors de l’ouverture en février dernier, on est revenus tester le restaurant de l’Hôtel des Grands Boulevards. Il fait beau, cap sur la sublime verrière géante. Coincée entre deux jeunes loups de la finance et un couple de quadra, c’est parti pour le menu du jour à 27 € du chef japonais Sho Ashizawa (ex-Richer). Lequel exécute, pour rappel, une carte imaginée par le grand Giovanni Passerini. L’entrée ? Déconcertante : des gnudi tout sauf réconfortants, acidulés aux herbes et à la ricotta, forêt de cerfeuil par-dessus… Idem sur le plat — dos de merlu, baby navets et asperges blanches vapeur. L'émulsion de bisque de langoustines, seule réjouissance, est en dose homéopathique.
Le dessert rattrapera tout, pense-t-on. Une tarte à la crème de ricotta sucrée, comme en Sicile ? Raté : réalisée par un pâtissier français, plus light tu meurs. Où est l’italianité, comme dirait Barthes ? On sent le chef nippon mal à l’aise dans l’exercice, essayant de contenter tout le monde (la Direction, la clientèle pas franchement foodie). Peut-être que le soir, avec l'agneau de lait ou l'échine de porc à partager, on aurait enfin du plaisir à jouer de la fourchette ? Mais le midi, si vous voulez la magie Passerini des sucs, sauces, liants, cette cuisine italienne d'amour, oubliez. Pour se réconforter : de belles choses en vin (blanc Riesling Trocken 2015 de Fritz Haag, 10 € le ballon tout de même) et un service impeccable, attentif et sympathique.