Pour qui ? Les bourgeois du 11e qui veulent s’encanailler (bon mais pas donné)
Plat culte ? En entrée, le quasi de veau, quasi magique (15 €)
Transfert réussi ! Pour son deuxième opus, Loïc Martin, taulier du bistrot éponyme (Martin, 11e) récupère Peter Orr, son chef australien, qui avait également œuvré chez Au Passage . Déco dans l’ère du temps : cuisine ouverte sur une grande salle baignée de lumière, sièges en osier à l’assise confortable, larges tables… Mais surtout : un plus qu’honnête menu déj à 25 €, avec ce jour-là des rigatoni au ragoût de canard et de chou vert. Les pâtes, directement importées non d’Italie mais du Royaume-Uni, sont cuites al dente tandis que l’oiseau cancane gentiment dans l’assiette. Seul regret, ça manque d’une sauce bien liée pour profiter de toutes les saveurs à chaque bouchée. Simple et réconfortant, le dessert s’avère plus convaincant : une compotée de pommes et de poires bien douce, boostée par l’acidité des premières rhubarbes et un sablé à l’huile d’olive.
Si vous êtes joueur (et que votre porte-monnaie peut suivre), amusez-vous plutôt à piocher dans la carte parmi la kyrielle d’intitulés. Ça serait vraiment dommage de passer à côté des pâtes (maison cette fois) et du quasi de veau ultra-tendre, servi avec de la moelle, des dés de pain et des pickles d’échalotes (15 €). Une pointe d’acidité, les notes beurrées du pain toasté et l’animalité de la viande : du lourd. Pour la soif, de belles quilles et jolis ballons, comme ce jurassien Petit Poulsard 2013, du Domaine de l’Aigle à Deux Têtes (6 € le verre).