Dans sa quête inextinguible de la nouveauté, embourgeoisant tous les plats popu possibles (le kebab, le sandwich…), le Streetfoodistan a fini par s’attaquer au comptoir à pointes de pizza (comme disent les Québécois). Ces guitounes typiquement new-yorkaises qui proposent à prix mini des triangles découpés dans des pizzas géantes (traditionnellement cuites dans des fours à pain plus vastes) ont désormais leur version parigote.
Après Slice Pizza Club ou Jay’s Pizza, voici donc Rori, lancé par Angela Kong et Antoine Bernardin (déjà à la tête de Bouche). Habitués à renifler l’air du temps, ils proposent ici une petite salle néo-70’s avec murs crépi, tables laquées rouges et lampes chromées. Au fond, le chef Florent Peineau (qui tapasse chez Bouche) garnit les pâtons géants (qui ont bien reposé) selon cinq recettes maison : tomate, pepperoni, fior di latte, margherita aux poivrons, pomme de terre.
Derrière le comptoir inox, Antoine se charge de les réchauffer pour les chalands.On attaque avec cette dernière : la pâte fine se montre moins goûtue que chez Oobatz et un peu trop cuite pour la plier mais le mix fines tranches de patate / mozza / parmesan râpé fait carrément le taf. A noter une super idée : une cuillère de sauce blanche et aneth pour finir son trottoir. On veut ça partout ! La pepperoni généreusement garnie sait trouver le bon équilibre de piment grâce à quelques traits de miel aux épices. Bien joué.
Le soir, le menu s’enrichit de petites assiettes (pas données) : croquettes de mozza (13 €), mortadelle… Et pour s’hydrater, une séduisante carte de vins vivants mondialisés (Ardèche avec Gérald Oustric, Catalogne avec Joan Rubio, Géorgie avec le domaine Doremi…) et cocktails italo-ricains. Rori ne fait pas crari : voilà une bonne adresse de pizza.