Plutôt concentrés dans le 15e et dans le 2e, les restos coréens se font plutôt discrets dans le 11e. On a carrément failli passer à côté de celui-ci, installé rue Amelot, voisin du bien-aimé Zéro Zéro, avec sa sobre façade sombre d’où rien ne dépasse. Ça aurait été dommage, car voilà une vraie bonne cantine inventive et généreuse avec des plats typiques agrémentés d’un supplément d’âme.
Natif de Pohang mais diplômé du Cordon Bleu Paris, le chef Juwon Kim nous accueille depuis sa cuisine en vitrine. Les clients, eux, n’ont pas droit à la lumière du jour et s’enfoncent dans cet espace biscornu de caves voûtées et boisées, sonorisées par du jazz (pour calmer les claustrophobes ?). À la carte, on avise des classiques comme le mandu (raviolis sautés), le poulet frit ou le bulgogi (bœuf aux vermicelles) mais surtout des absents (pas de bibimbap !) et quelques recettes inconnues. L’inédit, on aime à la folie, donc ça part sur un bol de gnocchis et de tteokbokkis (des gnocchis de riz finalement) en baignade dans une sauce rouge pompier, épicée/sucrée qui allume un feu délicieux sur la langue. On continue avec la spécialité du chef, le Jeyuk, un sauté de porc aux oignons gentiment pimenté et bien roussi, servi avec du riz et une umamiesque soupe aux algues (absente de la formule midi). C’est plein de saveurs, servi à la vitesse de l’éclair et à prix correct. Expérience concluante dans ce Seoul Lab !