Et de trois ! Après Shabour et Tekès, Assaf Granit pose une troisième pierre rue Saint-Sauveur avec Shosh, diminutif de Shoshana, quasiment le prénom générique des grands-mères hiérosolymitaines (de Jérusalem quoi). Soit un deli couteau suisse pêle-mêlant épicerie, traiteur, cave, cantine… Où règne une ambiance de maison de famille malgré l’entrée en ogive, la pierre de taille et le plafond hauteur cathédrale à vous faire entrer dans les ordres. Côté buffets, ça déborde de bocaux de pickles, d’ustensiles vintage, d’épices, et sur l’îlot central, les victuailles s’amoncellent dans des paniers en osier : pains halla et frenavon à croquer, bagels constellés de zaatar, et même tzatziki en libre-service, histoire de saliver en faisant la queue !
Dans l’assiette (15, 18 ou 25 € en fonction de la taille), des petits plats cuisinés le jour même et posés en rang d’oignons sur des réchauds, servis sous bande-son telavivante. Avec pour nous, ce midi-là : une délicieuse cuisse de poulet kabouya (à la courge) au paprika, au grassouillet rassurant, un peu de freekeh (salade de blé dur agrémentée de pistaches et raisins secs) et quelques kubbe bien carrées (boulettes de semoule farcies au bœuf).
Aussi lorgnés sur l’étal, un sandwich mafflu au pain de mie maison, enlaçant fine omelette aux herbes et parmesan (“havita”), labneh aux olives de Kalamata et pickles de concombre (11 € seul ou 14,50 € avec une limonade maison). Pour faire glisser tout ça, des desserts tout aussi jubilatoires : part de babka format famille (3,50 €) ou délicat malabi à la rose (5 €), à aller chercher soi-même dans le frigo.
Mamie Soshana ne va pas vous laisser repartir le cabas vide : huiles d’olive (arbequina à 22 € les 50 cl), vins levantins (dont le rouge naturel du domaine Sept à 64 € la bouteille), épices en tous genres (sumac et curcuma moulu – 8 € pour 30 grammes chacun), et marinades prêtes à l’emploi… Bref, tout ce qu’on jerusalaime ! Et vous, quand est-ce que vous passez chez Shosh ?