Pour qui ? Les familles du coin qui ont envie de se faire plaiz
Plat culte ? L’impressionnante succession d’amuse-bouches, qui déboulent sans qu’on ait rien demandé
Coincée entre deux hôpitaux et une prison désaffectée, la rue de la Santé a de quoi coller le cafard. Sourire porte du coup bien son nom, rayon de soleil culinaire dans un quartier qui en avait grand besoin. Le chef Justin Brohm, 26 piges, déjà aux manettes d’un bar à tapas à Saint-Michel, hausse le niveau dans une jolie salle cosy, entre cuisine ouverte, banquettes en velours bleu et grande baie vitrée.
Le midi en semaine, on vise le menu à 35 € (45 € le week-end, un plat en plus). Et le soir, on tape dans une carte pas donnée… Du moins au premier abord. Parce qu’il faut savoir qu’avant même d’apercevoir le bout d’une entrée défilent quatre amuse-bouches qui nous auraient limite suffi : tatin toute chaude d’oignons caramélisés; crème maïs curry; mini-brioche et crème de flammenküeche; tarte fine de truffe ritale. Bim.
Notre commande arrive ensuite : un subtil carpaccio de Saint-Jacques aux notes de vanille fumée (12 €), une dorade royale vraiment… royale, au cédrat et légumes verts (28 €), puis un canard épatant (en filet d’un côté, façon Parmentier de l’autre), le butternut remplaçant les patates (28 €). Il faut aimer le sucré/salé, l’acidité et l’aliment rare : entre cynorhodon, santoline et buttercup, on peut venir avec son dico pour décrypter la carte.
Jusqu’aux desserts, que ce soient les taquines olives noires et leur sorbet à la santoline (justement) ou la sculpturale ganache choco, glace noisette, chips de potiron (12 €), le chef a la composition juste, la technique parfaite, les goûts toniques et puissants — tout comme ce percutant Côte du Rhône de la Monardière (8 €). Sourire, c’est certes pas donné, mais c’est généreux et virtuose, bref, ça file la banane.