Il a dit adios à une carrière de cadre à la Défense et s’est lancé dans la crêpe party. Gwilherm Tanguy a grandi dans le 91 mais ses racines plongent dans le granit du Morbihan, à Quistinic (1 436 habitants). Là-bas, on ne dit pas « galette » mais « crêpe salée ». 100 % farine de blé noir (IGP Bretagne et bio, en direct du moulin de la cousine), elles sont telles que les faisait sa mère-grand (la dame en coiffe bigoudène sur la photo de famille en noir et blanc) : finissimes et croustillantes, dans la pure tradition de la Basse-Bretagne !
Minimaliste et design, le spot détonne : pas de maquette de chalut ni de filet de pêcheur, mais un cool comptoir en carreaux blancs tranchant avec le mobilier noir, et cette superbe fresque 1930 au plafond signée Benoît & Fils… Aux fourneaux, le jeune Romain, autre Breton AOC, fait chauffer le billig. On s’enflamme pour sa diabolique crêpe à l’andouille de Guémené (bien fumée), oignons confits et tomme de Priziac bio (13,50 €). Et on salue les prix plancher : comme au bled, on retrouve la simple à l’œuf (3,50 €) et la beurre (2,50 €), crêpes salées des vendredis maigres. Autre bon plan : le midi en semaine, le menu est à 13,50 € avec deux crêpes et la bolée de cidre Coat-Albret.
Vous aurez compris, l’autre gros plus, ici, c’est la qualité du produit : œufs, crème et lait ribot beaux-bio-bretons, même beurre bouton d’or que le superchef Olivier Roellinger (Thierry Lemarchand, sauveteur de la froment du Léon, une race de vaches rustiques)… Même la glace au sarrasin qui accompagne la crêpe sucrée froment au miel de sarrasin et blé noir torréfié est maison ! Big up aussi pour les bières artisanales Philomenn, le Breizh Cola et le whisky du pays (l’excellent Eddu Silver, 8,50 € les 5 cl). Sans faute jusqu’au café : un éthiopien torréfié par Esperanza, exprimé sur La Marzocco (2,50 € l’expresso). Gourc'hemmenou les gars !