Pour qui ? Les Parisiens qui rêvent de chaleur, de mer turquoise et de légumes.
Le plat culte ? La shakshouka qui change au fil des saisons.
La devanture bleu azur tranche avec les pierres de taille beiges de la rue du Roi de Sicile. On s’imagine un instant au bord de l’eau, avec des températures au-dessus des moyennes saisonnières… A l’intérieur, c’est le même soleil ! Keren Benichou, la propriétaire, nous accueille avec un sourire à réchauffer n’importe quel Parisien grognon. Au fond du restaurant, le chef israélien Kobi Villot-Malka s’active dans une cuisine ouverte. Au-dessus des fourneaux, une farandole de bocaux remplis de zaatar, sumac, ras el hanout… Normal, « tavline », ça veut dire « épices » en hébreu. Et des épices, il y en a partout, de l’entrée au dessert en passant par les boissons. Les entrées déboulent dans de la jolie vaisselle marocaine. C’est l’opulence, on ne sait plus trop bien où poser notre verre. On trempe un morceau de pain pita maison dans le houmous, une purée de pois chiche et de tahina, de la crème de sésame. Les pois chiches entiers donnent de la mâche et du corps à l’ensemble. On avale une fleurette de chou-fleur rôti, très heureux dans son bain de tahina, avant de tartiner un carré de focaccia d’aubergine brûlée et d’un coulis de tomate au paprika fumé. Tout est délicatement relevé et savamment assaisonné. Après cette farandole de mezzés, un plat pour deux suffit amplement. Ca sera une shakshouka, des œufs pochés dans des épinards et des blettes. Sur le dessus, de la feta, des graines de grenade, des herbes fraîches… On ne sait plus trop bien si nous avons atterri en Grèce, au Maroc ou en Israël mais c’est ça, la cuisine israélienne, un joyeux bordel !