Levant se lève à Paris ! Depuis quelques années, un courant culinaire chaud souffle sur la capitale amenant avec lui des giboulées de houmous et des éclaircies de citron confit. Dans la ribambelle de ces restos “levantins”, il y a du bon et du bof, certaines adresses se contentant de bégayer les maîtres-mots de cette cuisine “festive, méditerranéenne, de partage” – mais n’est pas Ottolenghi qui veut. Ni Gabrielle Beck. Qui ? La cheffe libanaise de cette cantine qui régale en toute sincérité et sans tapage (malgré son nom).
Murs burinés, banquettes en contreplaqué, accueil crémeux comme un labneh… À midi, on mise sur le mezze “selon l’humeur du moment”, fort bien luné ce jour-là (16,50 €) : yaourt maison enluminé d’huile, lascive croquette de halloumi miellée, fatteh aux pois chiches à remonter d’une pointe de sel et rillettes d’aiglefin aux pignons… Avant de voir atterrir des mantis arméniens, ces ravioles au bœuf ouvertes à la sauce tomate, disposées en rosace fascinante sous un pompon de labneh poudré de sumac (25 €). Un petit bonheur que l’on irrigue d’une citronnade maison comme un soleil levant (4 €). Avant, en dessert, une gracile nage d’agrumes ointe de fleur d’oranger et pointillée de pistaches (8 €).
Derrière le comptoir, Gabrielle fermente, met en pot (regardez ces poires à l’arak et à l’anis !) et tient aussi un petit coin épicerie. Alors OK, c’est ouvert depuis 2018 et on était passé à côté… Mais mieux vaut zaatar que jamais !