Pas facile de pêcher de bons sushis japonais à Paris sans devoir pratiquer le seppuku de son portefeuille. Ce coin du 12e, moins poissonneux que la mer Morte, ne sortait pas du lot mais c’était avant que Nanyo Kurihashi et Terutaka Izumi, cuisiniers branchés de la branchie, ne plantent leurs couteaux aux abords de la place d’Aligre.
Derrière le rideau calligraphié de leur cabanon de bois blond, au dej, les deux moussaillons passés par l’excellent Issé troussent minute un bento qui nous fait frétiller de la nageoire caudale : un patchwork coloriste de sashimi et nigiri de thon, daurade, maquereau, crevette, saumon et riz, avec wasabi et gingembre laminé (28 €) – c’est frais, net et sans arêtes. Midi et soir, on peut aussi tuer sa faim en ikejime d’une salade de poulpe (8 €), de palourdes au saké (14 €), d’une omelette nippone (6 €), d’un clinquant combo seiche-oursin (30 €) ou de substantiels chirashi, ces assortiments marins sur riz vinaigré (dès 25 €). Et en dessert, on vogue droit vers la glace au sésame noir (3 €).
Une jolie marée à marier à un riesling nature (6 €), un champagne extra-brut (14 € la coupe) ou un saké, ce vin de riz qui cherche à ressembler à l’eau pure (10 € le verre). Bref, Totto n’est pas là pour blaguer.