Dans la compétition de la rue de Paris avec le plus de chroniques par mètre de trottoir, la rue Saint-Maur se hisse facile sur le podium (et pas en 3e place). C’est pourtant là, collé à Schmoutz et en face des Œillets, que Priscilla Trâm, passée chez Yard, a ouvert sa première adresse à elle. La promesse de Trâm 130 (à prononcer Tiam) ? Une cuisine d’Asie, plutôt du Sud-Est, en habit de bistronomie dans un cadre bruissant très 11e (faïence verte, chaises indus' Galvanitas, murs terracotta). Et c’est une réussite.
L’exploration en profondeur des entrées ne nous a réservé que des bonnes surprises, gentiment régressives et aux saveurs tranchées : croquettes super-craquantes garnies d’aubergines marinées et comté filant ; toute simple tomate dans son eau au dashi électrisée de pickles, ou, en assiette maîtresse, un crudo de dorade relevé aux épices thaïes à piocher sur des éclats de tuile de riz. Face à cet étalage de bangers, le plat, des ris de veau lustrés à la sauce bbq chinoise sur un toast brioché, se révèle un peu en retrait (surtout facturé 35 €).
On y boit des vins nature à piocher dans une courte carte sans risque à tarif réglo : domaine du Tue Bœuf à 32 €, macération de gewurztraminer Achillée à 48 €… Pour un lieu qui ouvre dès 17h, l’offre de cocktails (pour l’instant limitée à deux) mériterait d’être étoffée. Une jolie adresse pour un dîner en bande à refaire le monde et se battre pour la dernière bouchée.