Déjà plus de quarante ans que l’on découpe des sushis couture dans ce sushiya de poche de la rue des Ciseaux ! Si bien que l’on y croise, entre vieilles poutres en bois patiné et paravents ascendants ryokan, un savant mélange d’habitués en solo et de têtes poivre et sel venues initier leur descendance aux plaisirs nippons, après avoir salué le chef non sans fierté.
Ce dernier, épaulé d’une armada de bandanas, fait défiler depuis son nano-comptoir ce que la mer a de meilleur à offrir. Pour nous l’autre midi, un peu à l’étroit sur un comptoir manifestement pensé pour rentabiliser l’un des meilleurs rapports prix/plaisir de la capitale (25 € le menu midi), une salade de chair de crabe et rondelles de concombre servie généreusement mais malheureusement noyée dans le vinaigre de riz, avant des sashimirobolants : thon rouge d’une fraîcheur remarquable, daurade texturée, saumon et délicat tartare de maquereau au gingembre, avant un bon mochi au thé vert.
Autres options, pas testées mais lorgnées chez les voisins : un carpaccio de barbue dopé à la sauce ponzu, et quelques chirashis à faire glisser avec une bière Kirin (9 € la pinte) ou du Calpico – boisson japonaise populaire à base d’eau de ferments lactiques (5 € la bouteille). Si Tsukizi la joue classique avec une sélection réduite de poissons – loin des 450 espèces de l’ancien marché Tsukiji de Tokyo –, force est de constater qu’à ce prix-là, tous les coups de baguette sont permis.