Pour qui ? Ceux qui souhaitent découvrir toute la richesse de la gastronomie d’Afrique de l’Ouest et centrale, dans un cadre stylé. Et les amateurs de bon jaja !
Plat culte ? Le ndolé camerounais ou le tiep bou dièn sénégalais
Mine de rien, Olivier Thimothée, le taulier, aura été le premier à lancer la vague indus' à Paname, en transformant dès 97 une ancienne fabrique à jouets en ruines en loft surstylé à poutrelles en acier et bois brut. Le soir, lumières tamisées et ambiance intimiste. Deux salles, 100 couverts, giga-ardoise murale de bons pifs français... Le quidam comme le Tout-Paris branché (Maïwenn, Sandrine Kimberlain…) viennent y becqueter. Et pour cause ! Son duo de cheffes, Dalla Sangaré (Sénégalaise) et Jeannie Tientcheu (Camerounaise) mitonnent le meilleur d’Afrique de l’Ouest. Avec çà et là quelques clins d’œil aux origines antillaises du patron : acras de morue (8 €), boudin créole (10 €)…
Pas d’arnaque à babtous, les goûts sont là ! Témoin, ce magistral tiep bou dièn rouge (22 €), le plat national sénégalais, à base de riz, mérou frais, sauce tomate, chou, carottes, manioc… Le Walif est un des seuls restos parisiens à le servir dans les règles de l’art, avec du yet (mollusque séché ultraconcentré en umami) et du guedj (poisson salé et séché). Les plats viennent avec du riz blanc, sinon, vous pouvez rajouter des sides cale-bidon (5 € chaque) : alloco ivoirien (banane plantain frite) ou miondo, ces bâtonnets camerounais de « pain » de manioc, cuits en feuilles de bananier, à dépiauter (mon petit vice). C’est précis, savoureux, avec un réel effort sur le sourcing des matières premières... Et donc forcément un peu plus cher qu’ailleurs.
Conseil d’ami : au-delà des bien connus poulet fermier braisé, mafé kandja bœuf/gombos ou du poulet yassa (au citron vert, oignon, poivre noir), aventurez-vous vers d’autres rives moins connues. Comme le ndolé camerounais aux crevettes (21 €) ! Pour qu’à la fin ne subsiste que cette fine amertume, il faut toute la patience et l’humilité d’une mère. Des heures et des heures pour faire longuement bouillir les feuilles très amères de l’arbuste, avant de les mélanger à de la purée d'arachide et de l'ail pilé, puis les faire rissoler avec du gingembre et des crevettes fumées. En dessert ? Jouez-la light et optez pour un sorbet au corossol et raisins de Corinthe au vieux rhum (8 €). Bonus : cette playlist qui ne déçoit jamais (Ain’t Nobody de Rufus & Chaka Khan au moment où l’on plonge notre cuillère). Rien à dire, le Walif envoie la sauce !