A Odéon, si on veut faire ami à mie avec son déjeuner sans laisser un auriculaire à l’addition, on ne croule pas sous les propositions. Fort de ce constat, Walter Ishizuka, passé par les cuisines du Hoxton, a ouvert Yakuza Sando, un choucard petit restaurant bois clair et anthracite, monomaniaque du katsusando, ces sandwichs japonais au pain de mie brioché. La recette d’origine calée dans les bentos des salarymen comprend en général du porc pané (le tonkatsu) mais ici, le chef a aiguisé six variations avec du poulet fermier, du saumon laqué… (entre 14 et 22 €).
Ce midi, on passe du côté obscur avec une version au pain noir charbon, franchement belle gosse, encadrant de fondantes tranches de bœuf wagyu habillées de mayo au shichimi (mélange de sept épices nipponnes) et de coleslaw. C’est riche, relevé juste ce qu’il faut. Du beau boulot, ce sando. Une recette aux aubergines et mayo au miso donne le sourire aux végétariens. La formule déj (23 € mais gonflée à 28 € à cause du wagyu) se complète avec d’honnêtes frites iodées par des filaments d’algue nori. Le dessert prend la forme d’un amusant sando choco noisette. On appelle ça une tartine au Nutella chez nous. On fait couler tout ça avec une photogénique canette de soda Karma, ou un shot de saké si on n’a pas de réu dans l’aprem.