Ici, vous ne trouverez pas de sushi ni – sacrilège – de brochettes bœuf-fromage à plonger dans une bassine de sauce soja sucrée. En ouvrant avec sa mère de 75 printemps ce petit restaurant au cœur du Little Tokyo parisien (Saint-Anne), Go Sato s’est également lancé dans un apostolat : faire connaître la cuisine ménagère (au sens noble) que les Japonais glissent dans leur bento.
Dans son izakaya – le bar à tapas version nippone – en bois clair décoré de 45 tours de la maman (une ancienne chanteuse) et de maillots de base-ball, on entame avec d’étonnants chikuwa, des batônnets de pâte de poisson à la mâche ressemblant à du calamar, recouvert de fromage fondu avant de mordre dans un karaage, une escalope de poulet (label rouge) panée et craquante, juteuse et iodée par des algues nori. Une salaryman experience avantageusement complétée par un verre de saké brassé par Ninki-ichi (14 €) plus frais et floral qu’un pique-nique sous un sakura.
A noter que la carte érudite propose aussi du shōchū de la gamme 3S (boisson distillée principalement à partir de riz, d'orge ou de patate douce) et des whiskies. On termine ce voyage immobile par une douceur pétrie par les doigts de la maman, des moshis fourrés doux comme une joue de nouveau-né. Cœur sur Zakuro !