Avec ses serveurs en spencer blanc, son service au guéridon à tout bout de champ et sa déco à miroirs et velours pop, Zeffirino, inoxydable rendez-vous de la bourgeoisie génoise (depuis 1939 !) récupéré par le monégasque Riccardo Giraudi (Anahi) et Mehdi Abdelhedi, a choisi son camp : celui du ristorante chicos, bien adapté à la clientèle cravate ou fourrure du 8e. Pas de zinzineries (coucou Piccolo), rien que de la tradition.
Le « déjeuner d’affaires » (39 €) avec entrée, plat et verre de vin donne un bon aperçu (pas trop ruineux) de la maîtrise de la pasta maison. Dommage que les fameuses trofie au pesto a la genovese préparées devant vous dans un mortier en marbre (35 € à la carte !) n’aient pas le droit à la formule…
Dans des assiettes en faïence de Gien, on entame avec une honnête et sapide salade de tomates surmontée d’une boule de burrata avant le plat de maniche alla carbonara au guanciale et pecorino (selon la recette ancestrale de… 1980), simple, rassurant et réussi. Qu’il est bon, sans une seconde de vergonde, de saucer le plat laissé à table !
La carte des vins transalpins aux tarifs d'altitude nous rappelle dans quel quartier on se trouve : rien à moins de 50 € et ça monte à 2 295 € pour un Masseto de Toscane (et 6 395 € pour un Petrus)…
On ne pouvait pas partir sans tester l’autre spécialité du lieu : le tiramisu préparé minute devant nous. Un habile mélange de biscuit mouillé d’un expresso, de mascarpone fouetté et d’amandes chocolatées. Au final, une cuisine tradi certes chère mais respectueuse et sincère – et c’est déjà beaucoup.