Sur le prospectus, un slogan apparemment très simple : « Bien manger ! » Avec cette devise qui aurait certainement fait un bide il y a vingt ans, Zoé Bouillon vise aujourd’hui très juste : à Paris, se nourrir sainement en dehors de chez soi n’a rien de simple. Du moins sans se ruiner, les grands noms de la restauration bio et diététique affichant souvent des tarifs inabordables.
Zoé Bouillon sauvera l’équilibre alimentaire des travailleurs du quartier Pyrénées. Cette petite adresse perchée sur les hauteurs de la rue Rébeval propose cinq formules équilibrées à tendance végétarienne, et à des prix très corrects. Par exemple, pour 10,50 € un plat du jour et un « sucré » (cake, soupe, dessert…) ou, pour 13 €, deux « salés » (soupe, salade, cake salé, sandwich chaud), une tranche de cake et un sucré. Des tarifs dégressifs, qui vous réconcilient avec votre bon appétit.
La commande se fait au comptoir, où l’on compose notre menu en lisant l’ardoise datée du jour. Au début, on se perd un peu au milieu de toutes les combinaisons possibles, mais on nous explique tout sur un ton très sympathique. On s’installe ensuite avec notre plateau et couverts en carton recyclable dans la salle, une pièce chaleureuse avec des tables en bois, ou sur une des quatre places sur le trottoir.
En entrée (ou plutôt en « salé », selon la terminologie de la maison), on se régale d’une soupe de petits pois à la menthe très fraîche, un peu relevée et agrémentée d’une cuillère de crème fraîche. Votre grand-mère n’y trouverait rien à redire. On goûte ensuite un « faux couscous », à l'orge et non au blé. Le résultat se révèle moins savoureux qu’une traditionnelle semoule bien beurrée, mais la portion est couverte de carottes et de courgettes, et d’une grosse cuillère d’herbes vertes – des aliments riches en vitamines. Le repas s’achève sur une bonne surprise : un « sucré » en cache deux. On repart donc avec deux tranches de cake (chocolat et pomme-cassis), et le sentiment d’avoir tout simplement bien mangé !