Si l’idée d’atteindre le septième ciel au 32 de la rue Paradis ne semble pas tout à fait décadente, il faudra faire preuve d’imagination pour se douter que l’un des plus beaux spas de Paris squatte le sommet d’une tour aussi grise qu’un automne munichois. Passé le stress d’un ascenseur bicéphale à chiffres pairs/impairs, et la cohue de jeunes éphèbes survoltés à l’heure de pause, on pénètre dans un lieu qui vous donne illico envie d’enlever vos chaussures et de baisser d’un ton : une grande salle lattée d’un parquet blond, ourlée de discrètes banquettes diaphanes et de larges baies vitrées, dévoilant une terrasse filante où s’attabler au déj en toisant les mille toits de Paname… On nous invite alors à nous dévêtir avant de nous enfoncer dans les vapeurs d’un hammam embué, en guise de prélis exquis.
Une fois pores et voies lavés de leurs péchés, notre dévolu se jette sur un massage détoxifiant à base de divins produits bio, à la description aussi engageante qu’une initiation à la plomberie : pompage ganglionnaire, lissage, pétrissage, pincements, percussions (!), drainage. La réalité se révèle tout autre, avec un diagnostic réalisé dans les règles de l’art, une praticienne quasi-télépathe les doigts dans la prise de conscience, dispensant un somptueux massage crânien, palper-rouler et autres délicieux étirements. En ressortant du cocon, luisant comme une pâte feuilletée (et coiffé comme un personnage de Tim Burton), plus rien n’a d’importance… Sinon revenir une seconde fois, ne serait-ce que pour tester les cours de yoga !