Le « cubi », fidèle compagnon des soirs de beuverie, des barbecues et des amis de l'apéro, n'a pas bonne presse quand on parle de grands vins. Il est d'abord aimé pour son volume, son côté pratique, sa rentabilité, pas pour ses saveurs et ses tannins. Qui sait ? Peut-être les mentalités changeront-elles un jour, sous l'impulsion de cavistes comme BiBoViNo. C'est en se promenant dans le marché des Enfants Rouges qu'on découvre cette boutique lumineuse, remplie de boîtes de la même couleur, un violet qui rappelle fortement une fameuse marque de chocolat (aucun rapport pourtant). En entrant, on se frotte les yeux pour y croire : il s'agit d'une cave entièrement constituée de cubitainers !
En discutant avec le gérant de la boutique, ancien sommelier de palaces parisiens, on apprend le concept du lieu : proposer des vins haut de gamme dans ce type de format. D'abord, on ne dit pas « cubitainer », qui désigne plutôt un tonnelet en plastique, mais « bag-in-box » lorsqu'il s'agit d'une poche de vin à l'intérieur d'un carton, dont on se sert à l'aide d'un petit robinet. Les quatre associés à l'origine de BiBoViNo, Olivier Baussan, Bruno Sutter, Michel Gillet, et Frantz Roesch, ont compris qu'il y avait là un bon filon. Amoureux du vin et entrepreneurs rôdés, ils ont vu le marché du BiB s'envoler et compris qu'une offre de qualité pouvait trouver son public. Fini le mauvais rosé, le gros rouge qui tache et le blanc qui fait mal au crâne, leur caviste et spécialiste Bruno Quenioux est allé démarcher des viticulteurs de haut rang un peu partout en France afin de les convaincre de passer au bag-in-box pour eux.
A BiBoViNo, on s'est aussi attaché à réduire par quatre la quantité de sulfites ajoutés afin de conserver le vin, histoire de ne pas altérer la qualité de la production. Du coup, les vins se gardent trois à quatre mois, rarement plus, ce qui est déjà amplement suffisant pour consommer trois ou cinq litres. Si le premier prix est à 19 €, on vous conseillera de mettre quelques euros de plus pour vous offrir en vin rouge un Costières de Nîmes à 29 € ou carrément un Crozes-Hermitage 2011 à 40 €. En blanc, l'entrée de gamme à 20 € est plus intéressante, puisqu'il s'agit d'une appellation moins connue, le Muscadet du domaine du Haut Planty, tandis que le Bergerac bio Château Le Tap à 24 € est une valeur sûre. Vingt-cinq références en tout, deux boutiques à Paris et des franchises qui poussent ailleurs en France, BiBoViNo a de beaux jours devant lui. Désormais, vous irez peut-être boire directement votre vin à la racine cubi.
*Tous les prix sont indiqués pour 3 litres.