Passé la devanture, on se met à fouiller frénétiquement sur les portants qui débordent. Manteaux, pantalons, sacs en cuir, crop tops loose et vestes en denim so 80’s… On trouve de tout et même de l’improbable, à l’image d’un bustier jaune à manches courtes à 7 €. Ou d’une robe en velours vert comme on n’en fait plus. C’est un véritable festival de styles indéfinis et de couleurs flashy. Une avalanche textile sous le poids de laquelle les cintres en bois ploieraient presque.
Mais dans ce magasin de la rue des Petites Ecuries, ouvert en 2015 (son grand frère étant, lui, installé rue des Martyrs depuis de nombreuses années), on croise surtout un défilé de petits prix : un pull en laine avec une grosse rose brodée à 5 €, des bijoux ethniques à 2 € ou un perfecto Marc Jacobs prune à 40 €. Et pour monsieur, des Converse et un blouson pour le même prix que deux menus Best of au Mac Do. Qui dit mieux ?
Alors certes, ce sont des sapes d’occasion et les tailles ainsi que les modes de lavage ne sont pas indiqués. Pour savoir si elles nous donnent l’allure d’un canon ou plutôt d’un pétard mouillé, pas le choix : il faut essayer. Mais plus on en enfile, plus on se prend au jeu du déguisement, comme lorsqu’on était enfant. Jouissif et régressif !
Néanmoins, la plupart des chaussures en rayon – bien qu’encore tout à fait portables – affichent un kilométrage élevé. Et le système d’échange mis en place – dans le but de vider ses placards afin de mieux les remplir ensuite – partait d’une bonne intention mais se transforme vite en grosse déception. Car n’espérez pas faire fortune ! Comme nous l’explique la vendeuse, avec un charmant accent anglais et un faux air de Jane Birkin, le rachat de vos vieux atours en cash représente 30 % du prix de revente, et 50 % du troc. De plus, il ne se fait que du lundi au jeudi, de 13h à 16h. Beaucoup de contraintes qui finissent par hérisser un peu l’échine…