“Ce qui fait du bien au palais ne fait pas de mal à l’âme” : on ne saurait contredire la devise de la Maison Bonnat depuis 1884, institution chocolatière née à Voiron (en Isère) et pionnière dans la maîtrise du processus de fabrication, du cacaoyer jusqu’à la tablette. Héritier de la quatrième génération, Stéphane Bonnat perpétue ce sens de la fève sans aucune carie à signaler dans la bonne vieille méthode familiale.
Leur boutique parisienne bleu canard cultive léger kitsch et accueil onctueux. Sur les étagères surchargées de créations vintage ressortent leurs fameuses tablettes colorées à logo Art nouveau (avec l’église de leur village natal en fond), dont on aurait presque envie de collectionner les emballages sur son frigo : le blanc pour les grands crus historiques du Venezuela ou d’Equateur ; le vert foncé du Mexique ; le vert clair du Pérou (ces deux derniers pays se tirent la bourre pour le titre d'authentique berceau du cacao) ; le violet de Cuba… Des parallélépipèdes rectangles aux arômes plus ou moins corsés, boisés, fruités, titrant souvent à 75 % de cacao (de 7 à 10 €).
Et pour Pâques, la maison déploie le bestiaire de circonstance, dûment enrubanné (poissons, lapins, langoustes ou lions à partir de 20 €). Un choco “pour croquer” (sic), apte à la dégustation mais qui n’oublie pas de faire plaisir : Bonnat, ça reste bonnard.