Quand on sait que « Hemingbird » doit son nom à Hemingway et à « hummingbird » (colibris en français) et que ce mot-valise symbolise la survie, on comprend vite qu’il ne s’agit pas que d’une « simple » boutique de bijoux en origami. Situé dans la charmante galerie Montmartre à deux pas de Grands Boulevards, ce petit magasin est en réalité le théâtre de l’expression artistique d’une femme, Cosette Dion, dont la personnalité fait tout autant vibrer les lieux que ses créations.
L'art précieux de l'origami
A 51 ans, cette pimpante brune originaire du Chili a développé une passion prenante pour l’origami et chez elle, cette technique de pliage japonais est loin d’être un loisir seulement ludique. Pour Cosette Dion, l’origami est avant tout une philosophie, une énergie doublée d’une discipline stricte à laquelle elle s’adonne avec amour et rigueur.
La fibre artistique, la patronne d’Hemingbird l’a depuis toujours. Après un exil forcé de son pays maternel, la jeune Cosette se réfugie dans l’art pour tromper les tourments familiaux. Devenue adulte, c’est pourtant dans le domaine du commerce qu’elle va faire ses armes et finir par briller : ex-responsable d’un magasin prestigieux sur les Champs, elle quitte tout pour revenir à ses premières amours.
Près de sept ans plus tard, Hemingbird s’est fait son nom dans le monde de l’origami mais aussi des boîtes à bijoux. Cartonnière autodidacte (elle a été reconnue artisan d’art à Lyon), Cosette Dion travaille aujourd’hui avec des joailliers de luxe qui font confiance à son savoir-faire. C’est là, dans son atelier galerie Montmartre qu’elle confectionne minutieusement ses précieuses boîtes, sous un plafond d’oiseaux en papier pliés par ses soins.
Un savoir-faire reconnu à l'international
Son univers ? Poétique résolument, avec un goût particulier pour la nature… et les colibris. Ses boucles d’oreilles grue en origami et autres sautoirs papillon font par exemple partie des best-sellers de la maison. Au moment où nous parlons, Cosette confie avoir un gros projet à venir : celui de (peut-être) réaliser une décoration monstre pour l’américaine Kat Von D. Sa renommée a en effet dépassé les frontières puisque des commandes lui viennent même du Japon.
Malgré tout, c’est au sein de sa petite boutique, au contact des passants de son quartier que Cosette Dion se sent le mieux. De l’art pour s’exprimer oui, mais d’abord pour partager.