Mais comme c’est malin ! Jade Genin, fille de Jacques Genin, boss des cabosses (lui-même pas mal cabossé par la vie), a ouvert sa première boutique à un jet de M&M’s de celle de Cédric Grolet et sa file d’attente format Disneyland. Si vous n’avez pas envie de poser une journée de RTT pour un croissant, poussez donc la porte de cette lumineuse joaillerie à chocolat, tout en blancheur, transparence et dorure.
Après avoir coupé avec le barreau (elle fut avocate d’affaires) et le daron (elle a bossé deux ans à sa boutique rue de Turenne), Jade Genin a tracé sa voie, s’est investie dans l’asso contre les violences en cuisine de Manon Fleury et a développé sa propre collection, sensible et pointue, de douceurs cacaotées. Pointue littéralement puisque ses créations sorties du labo vitré de la boutique sont en forme de pyramide, en écho à l’obélisque et au quartier (heureusement qu’elle n'est pas installée à Bourse…) mais aussi par des saveurs voyageuses pas croquées partout : incroyable ganache iodée à l’algue nori ou au gingembre électrisant, sapide praliné au sésame noir ou à l’avoine et zaatar…
Des bouchées suaves, précises et subtiles, toujours à l’équilibre. Bien dans son époque, la chocolatière pratique un sourcing carré (fruits bio, recettes de saison, fèves Mayan Red travaillées par Xoco Gourmet) et limite au max l'utilisation de produits animaux. La boîte (en métal doré) de 15 pyramidions s’affiche à 15 €, pas donné mais à la hauteur de la qualité de ces produits. Et puis tenter de différencier à l’œil un chocolat « bronze irisé » d’un « cuivre » va vous occuper un moment !