Passer le seuil de Kioya, c’est comme franchir une frontière imaginaire entre l’effervescence parisienne et la quiétude japonaise. Oubliés le bruit, la pollution, les soucis. Ici, tout n’est que calme, douceur et tranquillité. Entre les sobres murs blancs, les grandes baies vitrées, les portants en bambou et bois sombre, le bruit de la fontaine shishi-odoshi et le parfum d’encens envoûtant (mais non entêtant) qui flotte dans l’air, il règne une atmosphère de bien-être et de sérénité qui peut nous retenir des heures. Tout comme la gentillesse de Yasuko – qui signifie « fille paisible », ça ne s’invente pas. Derrière la caisse, au-dessus de laquelle est tracé le cercle Enso – symbole zen de l’absolu –, celle-ci nous accueille avec un sourire capable de réchauffer trois mois d’hiver.
Un peu d’Asie véritable en plein Paris
Ouverte il y a seulement deux ans au bout de la rue Dombasle, dans le 15e, cette boutique d’articles japonais allie, à l'image de l'esprit nippon, modernité et tradition. Et les articles en vente ne sont certainement pas des contrefaçons ! Quatre-vingt-dix pour cent des produits sont importés du Japon et ciblent principalement l'art de la maison. Ainsi, entre d'authentiques vases ikebana et leurs versions plus design (où reposent, lascives, de superbes roses que Yasuko change toutes les semaines), des articles textiles en soie cousus main et des bols à soupe miso affublés d’un chaton kawaï ; mais aussi des bols à thé en céramique de l'artiste franco-japonaise Mami Kanno, des baguette à 6 €, des chaussettes tabi entre 9 et 12 € (mais si, celles où le gros orteil est séparé des autres) et des boucles d'oreilles origami à 20 €, le voyage est total et typique.
Et si, en plus, Yasuko vous fait déguster son thé vert matcha et riz grillé, vous pourrez presque distinguer la cime du mont Fudji derrière les immeubles haussmanniens. Complétement dépaysant, on reviendra donc souvent faire un Paris-Tokyo pas cher chez Kioya.