Vous pensiez tout savoir sur les disquaires ? Christophe Lepreux vous prouve le contraire. En pénétrant dans sa Cuve à son, vous pouvez vous procurer un vinyle tout en repartant avec une bouteille de vin sous le coude. Original, non ? Et pourtant, quand on connaît le C.V. du bonhomme, tout ça semble plutôt logique. Un temps commercial pour la maison de disques Nocturne et vendeur à la Fnac au rayon variet, ce grand gaillard a bossé son palais avec des cavistes de renom, dont Michel Moulherat, l’ancien sommelier du Crillon. Mais à 45 ans, ce jeune vieux papa en « avait marre de travailler pour les autres ». Et s’est dit : « Bon, allez, je me lance. »
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a bien fait. Dans la boutique, la musique d’un compositeur sud-africain résonne, on fait semblant de reconnaître en remuant la tête tout en étudiant les lieux. Sur les murs, l’artiste Avataar s’est chargé de la déco en caricaturant des pochettes mythiques, de Dr Dre à Nirvana. C’est drôle. « Je voulais faire bon enfant. Ma boutique est pour les 7 à 77 ans. » Sur des étagères ici et là, des vins bio voire natures allant de 14 à 44 € (le magnum). On a envie d’y goûter mais on se dit qu’à 11h, c’est peut-être un peu tôt.
Mais bien entendu, « le nerf de la guerre, c’est la musique ». Du neuf ou de l’occas, du vieux et du récent, dans tous les genres ou presque : jazz, rap, rock indé, punk, psyché, country ou musique africaine. Bref, ça va de la B.O. du film ‘Lego’ au premier disque de Radiohead, le tout compris entre 5 et 50 €. Mieux encore : pour une bouteille achetée, même une bière à 6 €, on repart avec un vinyle à 5 € au choix. Au moment de quitter cet endroit chaleureux, on se promet de revenir pour la soirée autour des musiques improvisées et du vin bourguignon. Et après avoir serré la main du proprio, on se dit : « Putain, ça a l’air cool de réaliser son rêve d’ado. »