« Tous les produits sont fins quand la moustache est fine. » C’est la devise de cette épicerie qui a ouvert fin 2014 sur le boulevard de la Villette, près de Belleville. Un quartier en plein essor, à quelques encablures de la place Sainte-Marthe, où un nouveau commerce de bouche ouvre presque chaque semaine. On pourrait dire de l’épicerie ce qu’on dit aussi de la street-food ou des lieux culturels : c’est un nouveau marqueur de gentrification d’un quartier. Difficile de s’en plaindre, il s’agit en général d’endroits très esthétiques, où les produits sont de qualité et la démarche écologique, mettant l’accent sur les petits producteurs et artisans. Qui ne craque pas devant ces étagères remplies de paquets de gâteaux mignons, de conserves chatoyantes, de jus de pomme attrayants, de terrines sexy et de bouteilles d’huile d’olive élégantes ?
La Fine Moustache ne fait pas exception. On y retrouve à la fois une partie caviste, avec des vins, du champagne, de la bière artisanale (BAL du Lubéron par exemple), des boissons telles que les délicieux jus de fruits d’Alain Milliat ou le Paris Cola, mais aussi de la charcuterie (Pays basque et Ardèche), ainsi qu’un étal de fromagerie. La partie épicerie comprend des marques réputées (cornichons de la maison Marc, sardines de la conserverie Courtin) et des producteurs moins célèbres (foie gras de chez Beleslou, confitures artisanales de Philippe Bruneton). Petit détail intéressant : l’étiquetage est réalisé sur place par Florian Bobenrieth et Florent Gauthier, les deux associés qui ont fondé la boutique.
Ancien de chez Oliviers & Co (faites-lui confiance pour l’huile d’olive), Florent Gauthier se réjouit d’avoir vu le projet aboutir. Les traits fatigués, il avoue que l’ouverture a réclamé beaucoup de boulot et un petit coup de pouce de crowdfunding via KissKissBankBank. « Ça représente juste 3% de l’investissement total, développe-t-il, mais c’est important pour motiver les banques. Ça montre qu’il existe des gens intéressés par le projet, une petite communauté de clients potentiels. » La discussion nous ouvre l’appétit, on se laisse alors tenter par des sandwiches, rillettes de canard et rillettes de thon avec beurre et cornichons pour 4,50 euros environ. Le repas est copieux et le soleil au rendez-vous, pour un peu on pourrait profiter de la jolie terrasse en plein hiver. Nous repartons rassasiés, alors que les mots sur l'ardoise posée sur le comptoir nous arrachent un sourire : « Moustaches gracias. »
Time Out dit
Infos
Discover Time Out original video