Que donne l’association d’un marin et d’une éditrice ? Une péniche-librairie, bien sûr. Tirant son nom d’un essai de Gaston Bachelard publié en 1942, L’Eau et les rêves a retrouvé en septembre 2014 son port d’attache du quai de l’Oise, après une première ouverture en avril et quelques mois de navigation forcée (la demande croissante d’emplacements le long du canal n’aidant pas). La curieuse échoppe bénéficie depuis d’une situation plus stable et d’horaires fixes, qui lui permettent d’enfin se faire un nom – et peut-être même quelques vagues.
Après un déjeuner aux Bancs Publics, on se laisse happer par cette large coque où encre et ancre font si bon ménage, jusque dans les rayonnages : ici, on trouve principalement des ouvrages relatifs à la navigation, à la mer et au voyage, pour tous les âges (l’espace enfants bien étoffé). Et pour tous les tarifs, puisqu’on trouve même sur le pont quelques bacs d’occasion rappelant ceux des bouquinistes des quais de Seine. Qu’on ait le pied marin ou non, on se sent rapidement à l’aise au cœur de ce navire, entouré de bateaux en bouteille, marines et gouvernail (pour la très belle déco) et pirates, aventuriers, mousses ou créatures marines (pour quelques-uns des thèmes abordés). Si le lieu attirera avant tout les curieux et autres loups de mer bien informés, la librairie propose quelques tables de nouveautés généralistes (romans, essais) qui pourraient à l’avenir aider à combler un « vide de papier » sur cette rive du bassin de la Villette.