Le Bestiaire (© Elsa Pereira )
© Elsa Pereira

Au plus près du Bestiaire

Rencontre avec la créatrice de mode Marie Rouillier

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Elle était partie pour faire du textile, bidouiller la matière, broder, teindre... mais c'est finalement en stylisme qu'elle a fait ses premières armes et obtenu son BTS à l'Ecole des arts appliqués Duperré. Son diplôme en poche, elle s'essaye au stylisme pour des magazines anglais (Crash, notamment), à l'assistanat de styliste photo, de créateur ou d'attaché de presse... « J'ai touché à tout pour savoir ce qui me plaisait vraiment » raconte Marie d'une voix douce et posée. Puis un jour, un designer lui propose de l'aider à créer un univers autour de sa griffe de décoration et de luminaires, et de lancer ensemble une ligne de linge de maison. Après deux ans de travail, ils ouvrent deux boutiques à Paris dans le 6e arrondissement. « C'est comme ça que j'ai passé dix ans dans la déco, responsable de boutique et styliste » ponctue-t-elle. Mais crise financière oblige, Marie se retrouve au chômage. « Impossible de rester à rien faire, je ne sais pas faire. » Elle imagine alors Rose, une ligne de prêt-à-porter très féminin autour de robes et de tops ; mais voilà, se tenir courbée du matin au soir sur sa machine à coudre finit par la lasser et Rose s'éteint paisiblement. « Il faut croire que je ne suis pas une couturière dans l'âme ! » s'exclame-t-elle.

Après une courte aventure en 2011 avec un site de jeunes créateurs, Marie retourne à ses premières amours. « J'avais envie de redessiner mais sans support papier. Mettre sous verre ou sous cadre, ça ne me correspond pas. J'avais plutôt envie de joindre l'utile à mon travail, à la création, et quoi de mieux que la fringue pour ça ?! » Des t-shirts en soie peints à la main fleurissent alors sous ses doigts. Puis un jour, une de ses amies maroquinières lui propose de belles chutes de cuir. Assise à son bureau à la recherche d'une idée elle croise du regard une image de plumage, et le Bestiaire était né. « Le premier sweat volatile avec l'aile en cuir, je l'ai créé, je me suis mise devant le miroir, je me suis dit "ça me plaît beaucoup, c'est super joli mais est-ce que j'ai vraiment envie de transformer tout le monde en volatile, est-ce que tout le monde va suivre ?" »  Avec un peu d'appréhension sur les retours, Marie fignole une dizaine de pièces qu'elle présente sur son profil Facebook. Voilà maintenant deux ans que Le Bestiaire existe et Marie Rouillier a vendu plus de 600 sweats...

Le principe ? Des bases de sweat-shirt tout doux qu'elle customise. « Je retaille les encolures et les manches pour que l'on n'ait pas l'impression d'aller faire son jogging. » Des fringues confortables mais qui ne manquent pas de raffinement. « Quand j'enfile un vêtement, j'ai besoin de savoir que je peux lever le bras sans avoir mon nombril à l'air. » Si les pulls peuplent une bonne partie de son vestiaire, elle a aussi imaginé des cardigans, des t-shirts et mêmes des robes que l'on peut demander sur mesure avec un dégradé de couleurs chaudes ou en monochrome bleu, selon les goûts. Car son but, c'est avant tout de rendre ses futurs oiseaux heureux. 

• Sur son blog

• Chez Les Vignoles

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