Alors que ça sent le sapin (héhé) pour la planète, vous commencez à vous demander si c’est vraiment raisonnable d’acheter cette année encore un arbre de Noël. D’un autre côté, la solution du faux sapin en plastoc ne vous emballe pas trop. D’où cette question existentielle, qui vous taraude : peut-on vouloir un sapin de Noël sans renier ses convictions environnementalistes ? Rassurez-vous, jeune José Bové : oui, on peut assumer un sapin de Noël naturel ET éthique, sans être complice de la déforestation massive ! Dézinguons les idées reçues.
Idée reçue n°1 : le sapin artificiel, c'est plus écolo qu'un "vrai" sapin
Faux ! En France, 6 millions de sapins sont vendus chaque année, parmi lesquels 1 million de sapins artificiels*... Certes réutilisables, ces derniers sont en réalité tous sauf écolo, car fabriqués à partir de matériaux dont la production et la transformation sont très polluants et nuisibles : PVC, plastique ou encore aluminium. Sans compter qu’ils viennent pour l'immense majorité de l’autre bout du monde (Chine) dans des conditions sociales inconnues… Une étude d’analyse cycle de vie (ACV) indépendante réalisée par ellipsos inc., une firme québécoise d'experts-conseils en développement durable, révèle qu’un arbre naturel génère 3,1 kg de gaz à effet de serre, tandis qu'un arbre artificiel en émet 8,1 kg par année, et plus de 48 kg au total ! Selon ce même cabinet d'expert, il faudrait utiliser un arbre artificiel vingt années de suite pour qu’il présente le même avantage qu’un arbre naturel.
Idée reçue n°2 : acheter un sapin naturel, c'est pas top pour la forêt
Faux ! Contrairement à ce que le nom laisse entendre, le sapin naturel ne provient pas de forêts naturelles. En France, 4 sapins sur 5 sont cultivés sur des terres agricoles, bien souvent dans des régions semi-montagnardes, donc non destinées à l’alimentation. Pendant ses dix années de culture, le sapin naturel aide à capter le CO2, à rejeter de l’oxygène et à lutter contre l'acidification des sols. Enfin, avantage et non des moindres, le sapin naturel se recycle. Issus de forêts gérées durablement, ces conifères (achetés coupés ou entiers en pots) sont ensuitre récupérés... et replantés ou recyclés en engrais vert ! Suffit de repérer les labels, répertoriés sur le site de l’Association du sapin de Noël naturel (oui oui, ça existe). Conseil : choisissez évidemment un sapin cultivé en France.
Idée reçue n°3 : un sapin en pot avec ses racines, c'est mieux qu'un sapin coupé
En fait, ça dépend. Vous souhaitez planter un sapin en pot dans votre jardin ? Gaffe : pour ne pas qu'il se déssèche, arrosez la motte, ne le placez pas près des radiateurs ou cheminées et éteignez régulièrement les guirlandes électriques (si vous en utilisez). Et attention : un sapin mature mesure plus de 30 m avec des racines maousses.
* selon l’étude Kantar pour FranceAgriMer de 2019.