On se pâmera éternellement pour les chaussures vintage : de belle facture, souvent fabriquées en Europe, elles sont la valeur refuge aussi stylée qu’écolo des ennemis de la superstar d’Adidas. Ces petits souliers du passé, eux, permetteront toujours de se démarquer. Toutefois, en fripe, c’est toujours la même histoire : qu’ils sont beaux et envoûtant ces petits escarpins 70’s (« Vous êtes sûr que ce ne sont pas ceux de Debbie Harry ? ») et on s’imagine être la première voûte plantaire à s’y glisser. La réalité est bien plus tragique et même parfois odorante : elles ont bien souvent déjà vu passer les pieds de plusieurs générations et amassé suffisamment de bubble-gum sur la semelle pour qu’on ait suffisamment d’ADN pour cloner la moitié de la France des années 60 à 90.
25 000 paires de chaussures
Heureusement, pour les amoureux de la chaussure de fripe qui ont pris un peu de distance avec Guerrisol après avoir passé la soirée avec un talon cassé (« Mais c’est pourtant la première fois que je les porte ! »), il y a un temple de la chaussure vintage à Parmentier qui vous les propose neuves. Inaugurée fin 2016, la Petite Fripe (devenue depuis Pointure Paris), qui n’a pas encore d’enseigne, est la boutique d’Hassan, dont la caverne à la devanture rouge rue d’Oberkampf et ses portants peuplés de robes d’antan et de bottes décapantes était devenue une institution. Mais après avoir mis le doigt sur un trésor : 25 000 paires de chaussures neuves fabriquées pour la plupart en Italie dans les années 60 à 90, il a fermé le rideau pour rouvrir avenue de Parmentier dans une boutique toute pimpante, au parquet impeccable pour faire crisser les semelles encore intactes. Quatre-vingts pour cent de la collection, perpétuellement renouvelée, est féminine (du 35 au 42) mais les hommes ne sont pas oubliés.
Il faut compter 50 € en moyenne pour la paire en cuir qui va de la plateforme vertigineuse au mocassin chic, pour les bottes, compter plutôt entre 80 et 180 €. Parmi les marques vendues, vous croiserez JB Martin, Adige et d’autres marques qui n’existent plus. Ici, les créateurs de mode viennent déjà y chiper des idées et au vu de la variété des styles, on ne s’en étonne pas. Avec franchise, le maître des lieux explique malgré tout qu’avec le temps, bien que dans leur carton d’origine, certaines chaussures se décollent naturellement avec l’âge, il suffit de repasser le voir et un point de colle suffira à régler ça.