De face comme de profil, Alexandros Rallis a un nez sans pareil pour dénicher les délices de son archipel bien aimé. Egalement a(r)mateur de bons mots, il expose sa devise vitaliste et un peu anar sur le frontispice de sa boutique, rue de Belleville : “Vivre libre et nourrir”.
Promesse tenue avec un déploiement de produits hellènes à faire rentrer Ulysse chez lui en hors-bord : voluptueuses huiles et olives de Kalamata, la Mecque du petit fruit noir (19 € les 500 ml et 23 € le kg) ; meilleure feta de l’univers, celle de Nikos Memmos, le Socrate du fromage de brebis (7,50 € les 250 g) ; tuerie de piment fumé boukovo que l’on mettrait jusque dans son café du matin (4 € le petit sachet) ; stupéfiante poutargue Trikalinos comme une pâte de fruit de mer (60 € l’unité) ; pistaches d’Egine finement pignochées de rose ; pâtes langue d’oiseau Kritharaki ; anguille fumée aux bois d’olivier et de chêne (12,50 € les 100 g)…
Pour citer ses classiques, en l'occurrence Virgile, “il serait plus facile de compter les grains de sable de la mer que d’énumérer tous les cépages grecs”. Et Alexandros nous en donne un aperçu avec cet assemblage blanc de moscatel, robola, tsaousi, zakynthino et vostilidi de l’île de Céphalonie (16 €), ce rouge xinomavro de Macédoine (24 €) ou encore ce vermuth Otto’s Athens poétique infusé de pétales de rose (25 €). Et le samedi, l’épicerie part en barav improvisé: ça va casser des assiettes comme au bouzoukia !