Lorsqu’on pousse la porte du 37 rue Myrha, c’est l’immédiate bienveillance de Medhi qui nous tape dans l’œil. En ce mois d’août caniculaire, Medhi travaille au frais dans sa boutique-atelier. La lumière éteinte et le rideau de fer un peu baissé, mais une affichette bien placée pour prévenir que le lieu est ouvert, qu’il suffit de sonner. A l’intérieur, Medhi Slimani, un large sourire et de magnifiques tatouages sur les bras, propose une ligne de baskets en cuir made in Africa imaginée en 2009.
Made in Cameroun
Si l’aventure a d’abord commencé au Cameroun (d’où elle tire son nom, les Sawas étant un peuple autochtone vivant sur le littoral camerounais), elle s’est finalement installée en Ethiopie où elle compte aujourd’hui neuf salariés dont un, Medhi, à Paris.
Caoutchouc égyptien et main d’œuvre éthiopienne, Sawa promeut le made in Africa en s’opposant aux pratiques du « one for one ». « Je n’aime pas l’idée qu’il faille une contrepartie, explique Medhi. Le problème aujourd’hui c’est qu’on ne transforme pas en valeur ajoutée les richesses qui sont déjà sur place… » Sawa, en plus de générer du travail sur place, fabrique donc avec des matières premières africaines. « La valeur ajoutée profite directement au continent », lit-on sur le site Internet de la marque militante.
Du cuir pleine fleur et des tissages faits main
Depuis sa création, la griffe a proposé déjà cinq modèles de baskets homme et femme et s’apprête en septembre à lancer sa collection enfants. On la retrouve dans tout Paris, chez Citadium, Cotélac, au BHV Marais. Outre les baskets, Medhi et ses collègues exportent également des foulards tissés à la main à 55 €, des tapis éthiopiens, des plateaux émaillés et des bougies à la cire d’abeille (de 15 à 30 €). Des trésors qui illuminent la rue Myrha.