Très petite épicerie iranienne installée depuis vingt-cinq ans dans un quartier cher aux immigrés de l’ancienne Perse, la paisible boutique n’a rien de l’effervescence des épiceries de nuit arabes. Certes il y a peu de chance d’y trouver LE produit que l’on cherche, mais on repart facilement avec des denrées mystérieuses, du miel aux fruits secs, du safran, et un regard rafraîchi sur la culture iranienne. Si l’humeur du patron n’est pas au bavardage, les papis iraniens du quartier se font un plaisir d’expliquer comment manger les pépins de pastèques et de tournesol (« Je vous avais dit que c’était bon le pop-corn iranien ! »), ou de vous parler de la poétesse persane Forough Farrokhzad et du poète Nima Yushij, dont les traductions sont fièrement mises en valeur dans l’adorable mini-coin librairie. Placé devant les pâtisseries, il rappelle que dans la culture iranienne les plaisirs du corps vont avec ceux de l’esprit… A ceux qui resteraient indifférents à la poésie, il reste toujours les papillonis, pâtes feuilletées à la confiture et au raisin, ou les traditionnels nougats.
Pour des courses plus complètes, nous vous conseillons l’épicerie voisine Eskan. A 20 mètres, le restaurant iranien Cheminée ouvert en 2004 par la femme de monsieur l’épicier est selon lui le meilleur du quartier : « Les gens me l’ont dit ! » Si on le lui a dit alors, c'est que l’adresse est à tester !