Avec son nom, la boutique Superflu affiche clairement ce qu'elle vend : des babioles, des bibelots, des breloques, appelez cela comme vous voudrez. Les deux associées qui tiennent ce magasin ont leur petite astuce pour vous déculpabiliser de dépenser votre argent en futilités. Une citation de Voltaire au mur, imprimée noir sur blanc : « Le superflu, cette chose si nécessaire. » Si c'est un homme des Lumières qui le dit !
En bons philosophes, nous voilà donc sans complexes à l'affût du cadeau le moins utile que l'on puisse trouver à offrir : attrape-toast pour grille-pain (9 €), baguette magique permettant de saupoudrer nos gâteaux de « poussière de fée » (14 €), mini-pancartes « Eat me » à planter dessus (vendues en kit avec des coupes à cupcakes, 16 €)... On atteint l'apothéose avec la tétine à moustaches (15 €), objet devenu culte. Au stand de bijoux – quoi de plus accessoire ? –, on s'entiche aussitôt de jolis bracelets dorés à perles colorées style indiens des plaines, malheureusement un peu chers (64-105 €), et de larges colliers en forme de plastron avec parties en tissu (162 €).
Si ni la joaillerie ni la cuisine ne vous branchent, vous trouverez certainement votre bonheur parmi de nombreux objets purement décoratifs. Par exemple, toujours dans la gamme amérindienne, des statuettes d'hommes à plumes aux tons vifs (129 €). Ou, avec un budget plus modeste, de grands flamands roses en plastique (35 €) que l'on peut, nous précise-t-on, « également planter dans le jardin ». Ca les rend plus utiles ?
Trêve de bagatelles, si Voltaire ne vous a pas convaincu, notez qu'il existe chez Superflu des objets moins secondaires : des jouets pour enfants, des baskets Veja et quelques articles de rangement. Voilà un concept-store qui a su suivre son idée jusqu'au bout, et en définitive une adresse shopping très coquette pour les familles du quartier.